Pierre de Bethmann – P2B – piano
Sylvain Romano – contrebasse
Tony Rabeson – batterie
HORAIRE : 20H30
Placement libre assis
–
Tarif plein : 20 €
Tarif réduit : 16 €
Il y avait tellement d’options possibles pour revenir au trio… L’une d’entre elles consistait à ne pas vraiment le chercher, et laisser ainsi les choses venir au gré des vents de ces dernières années, si riches en projets partagés.
Jouer sans calcul, aimer un métier, goûter aux autres, encore et toujours… Aurais-je pu imaginer qu’un nouveau sentiment d’évidence naisse d’une soirée de plus rue des Lombards ? Un gig de dernière minute, une envie de revoir deux personnes que j’admirais depuis déjà longtemps, trois sets déconcertants de limpidité, et une suggestion qui naissait en fin de nuit : « On pourrait continuer, non ? » – ça, c’est de la stratégie !
Continuer, c’était bien ça l’idée. Se laisser porter par une absence totale de plan : aucun concept sinon celui de faire sonner la combinaison de nos rapports les plus intimes aux instruments. Parler un peu, jouer beaucoup, en commençant par le grand répertoire dont on s’accordait si naturellement à constater qu’on ne pourrait s’en passer. Faire des concerts, puis d’autres concerts encore, parfois commentés, parfois pas, parfois en incluant des originaux, parfois pas, parfois avec un ordre pré-défini, parfois pas… C’est si bon, je vous jure !
Progressivement pourtant, les idées s’affinaient, une sélection de morceaux s’imposait sereinement, que l’on prenait le parti de s’approprier au point de bien souvent les tordre, en en imaginant de nouvelles approches… jazz, peut-être.
Pour finalement céder à l’appel du studio, ou plus exactement au charme ineffable d’un lieu exceptionnel au pied des Cévennes, et au savoir faire et être de celui qui l’habite, au sens si plein du terme. S’accorder aussi sur une disposition au plus proche des conditions de concert, et jouer, jouer encore, en quittant la séance sans avoir tout réécouté ni clairement choisi ce qu’on garderait… C’est si bon, vraiment !
Mais ce qui comptait plus encore, au-delà de cette avalanche de paramètres si précieux, c’était de partager l’histoire avec deux êtres hors du commun, dont la philosophie de vie et de jeu imprègne un parcours aussi exceptionnel que le talent. Deux passionnés du bel ouvrage, simplement mus par la volonté d’explorer sans relâche ce qu’ils aiment, pour l’aimer encore un peu plus. Deux puits d’inspiration, dont la profondeur et la bienveillance naturelle semblent suggérer à chaque instant que la question de la modernité ne se pose décidément plus dans les termes posés par ladite modernité.
Tout cela pour une sorte de disque de standards donc, venus des deux bords de l’Atlantique, et dont les titres et paroles de certains, aux composantes vaguement oxymoriques, parlent de soleil et d’eau, de ciel et de terre, de souffrance et d’espoir, de promesse et de détachement… mais aussi, nous l’espérons profondément, de musique, de vie, et d’amour, sans le moindre oxymore.